Aux Etats-Unis, les médicaments se vendent au supermarché…
Aux Etats-Unis, on peut acheter ses médicaments au supermarché ! Un Français qui vit à LA, nous parle de son rapport aux médicaments.
Pour la deuxième étape américaine de notre saga « Et ailleurs, comment ça se passe avec les médicaments ? », nous avons interrogé Matt. Musicien professionnel de 40 ans, ce Français vit à Los Angeles depuis 2 ans, après avoir enchaîné des séjours de 3 à 6 mois selon ses contrats, durant une dizaine d’années.
Que sais-tu des médicaments génériques ? En prends-tu ?
« Pour moi, c’est un médicament qui n’a pas de marque déposée mais qui a les mêmes propriétés, la même molécule et les mêmes effets thérapeutiques que le médicament de marque. Quand je suis un traitement, je prends ce qu’on me prescrit ou ce que je trouve dans les pharmacies et les centres commerciaux. Parfois, ce sont des génériques, parfois non… »
Selon toi, quel rapport les Américains ont-ils aux médicaments ?
« A Los Angeles, les gens s’orientent plus vers les médecines alternatives que la médecine traditionnelle. Mais L.A. n’est pas forcément représentative du reste des USA ! Personnellement, je suis rarement malade, mais quand j’attrape un rhume, mon premier réflexe, c’est de me moucher. Et surtout, je me nettoie le nez avec du sérum physiologique. Et je trouve ça plutôt efficace et bon marché.
Prends-tu souvent des antibiotiques ?
« Cela m’arrive très rarement. Un traitement par antibiotiques, c’est sur prescription, c’est le médecin qui décide. La dernière fois, le pharmacien m’a délivré des génériques pour une grosse angine bactérienne ! »
Pour en savoir plus : la vente de médicaments aux Etats-Unis
Le réseau de pharmacies est très développé, d’autant que la plupart sont affiliées à des chaînes de supermarchés, qui proposent un rayon de produits pharmaceutiques en libre-service et un comptoir dédié à la délivrance de médicaments prescrits. De nombreux médicaments sont en vente libre et classés en rayon par symptômes, pour que les patients s’y retrouvent.
Concernant les médicaments sur ordonnance, la délivrance de médicaments à l’unité est bien rodée. Le pharmacien reçoit les comprimés en vrac, livrés par les des laboratoires. Puis il remet au patient le nombre exact de pilules prescrites. Sur le flacon, le pharmacien étiquette le nom du patient, celui du médecin et le détail de la prescription pour éviter les risques d’erreurs. Chaque flacon dispose également d’un numéro de lot pour permettre sa traçabilité.
À la clé : moins de gaspillage dans un pays où les médicaments sont chers et mal remboursés.
Concernant les médicaments génériques, qui représentent 89% des volumes de prescriptions aux Etats-Unis, le marché est très concurrentiel et l’offre abondante. Leur développement a été favorisé par « l’hatch-waxman act » de 1984, qui a permis aux fabricants de génériques d’utiliser les données des propriétaires de princeps.
Le prix des génériques a d’ailleurs fortement baissé entre 2010 et 2016. Il est souvent inférieur de 30% à 80% aux prix des princeps dont le prix est généralement très élevé puisque fixé librement par les laboratoires selon la loi de l’offre et la demande. A titre d’exemple, le médicament servant au traitement des chocs allergiques graves, est passé de 100 à plus de 600 dollars en quelques années aux Etats-Unis.
Pour aller plus loin, l’Agence du médicament américaine (FDA) veut raccourcir les délais pour le développement des génériques et « génériquer » les médicaments dits complexes. A suivre…
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